L’emploi peut devenir un puissant moteur de la transition écologique, ou…un énorme frein.
Les travaux portant sur l’avenir de l’emploi dans un contexte de transition écologique s’accordent sur un point : la transition écologique appelle une transformation généralisée et rapide de l’emploi et des compétences.
Ces transformations pourraient générer jusqu'à un million de nouveaux emplois d'ici 2050 d’ici 2050 selon le Plan de Transformation de l’Economie Française (PTEF) de The Shift Project ou la stratégie SNBC.
Les besoins seraient particulièrement importants dans les secteurs pivots de la décarbonation : la production agricole, le développement du vélo, celui du fret ferroviaire, fluvial et du cycle dernier kilomètre, la rénovation énergétique et les énergies renouvelables.
Ces créations d’emploi compenseraient la disparition estimée de 800 000 emplois d’ici à 2050 liée au ralentissement de certaines activités incompatibles avec les objectifs climatiques, notamment dans l’automobile, la construction neuve, le transport routier et l'aéronautique.
En somme, la décarbonation représente bien une opportunité en termes d'emploi.
Au-delà des fluctuations du nombre d'emplois, concentrées dans certains secteurs, les bouleversements se feront bien plus largement ressentir au niveau des pratiques et des compétences, qui devront évoluer sur l’ensemble des métiers pour répondre aux exigences écologiques.
Pour que la transition écologique puisse advenir, il faut donc amorcer dès à présent les transformations nécessaires de l’emploi, pour répondre aux besoins à 2 ans, 5 ans ou 10 ans et éviter que la transition écologique soit bloquée par un manque de compétences.
Le maître mot pour y parvenir : anticipation.
Pour que, à l’échelle sociétale, le bilan soit positif, et que cette transition soit perçue comme acceptable, il est nécessaire de planifier et d’orchestrer un transfert d’emplois et de compétences intra- et inter-sectoriel vers des emplois et des pratiques durables en veillant à ce que cela se fasse le plus sereinement possible pour les personnes concernées comme pour les organisations.
Face à cet enjeu, les acteurs de la compétence ont un rôle crucial à jouer.
Les acteurs de la formation constituent un maillon essentiel de l’adaptation des compétences. De par leur proximité avec les acteurs de terrain, ils ont la possibilité à la fois d’influencer les pratiques, et de répondre à l’évolution des besoins.
La transition écologique va faire émerger de nouveaux marchés, de nouvelles activités et transformer les métiers.
Elle requiert et requerra des compétences spécifiques.
A ce jour, la prise en compte des enjeux de la transition écologique dans l'offre de formation est encore hétérogène, du fait non seulement d’une maturité encore balbutiante des organismes de formation, et des incertitudes quant aux débouchés. La prise en compte doit donc être généralisée, dans la formation initiale et continue.
Pour accompagner la transformation de l’emploi, les besoins d’adaptation de l’offre de formation se situent à plusieurs niveaux :
Il s’agit d’augmenter le volume des formations autant que d’en adapter le contenu, dans un triple objectif : former le plus grand nombre aux enjeux socio-écologiques, accélérer l’évolution des pratiques, et développer les compétences en adéquation avec les besoins à venir.
Pour tous les acteurs, un impératif s’impose : ancrer ces nouvelles compétences dans l'activité de travail, ce qui requiert de bien anticiper l’évolution des besoins en compétences.
Pour cela, la coopération et le dialogue avec les acteurs économiques, les partenaires sociaux, les acteurs du territoire et les services publics est indispensable pour définir une vision commune des besoins au niveau national et territorial.
Des référentiels de compétences durables commencent à voir le jour pour guider la formalisation de nouveaux besoins, comme GreenComp qui définit notamment des compétences transversales comme la durabilité, et la préservation et la restauration de la nature, la pensée systémique, ou la capacité à imaginer et créer un autre monde.
Pour que les organismes de formation puissent pleinement contribuer à la transformation des compétences et de l'emploi, il sera nécessaire de questionner leurs propres pratiques :
L’engagement des acteurs de formation est un levier indispensable pour impulser une transformation rapide et dans de bonnes conditions de l’emploi et des compétences. C’est aussi, pour eux, pour nous, un gage de pérennité, de résilience et même de compétitivité.
Chez Bloomr Impulse, 2024 marque un tournant dans notre volonté d’aligner tant notre mission que notre propre fonctionnement, avec les enjeux écologiques.
Dans la continuité du savoir-faire que nous avons développé depuis près de 10 ans, c’est sur le rôle du facteur humain dans la transition que nous avons choisi de nous concentrer.
Notre objectif : donner aux collaborateurs l’envie et la capacité d’agir de là où ils sont, à leur façon, pour la transition de leur entreprise.
A cette fin, nous venons tout juste de sortir une nouvelle formation qui permet aux collaborateurs de :
La création de cette formation est le fruit d'un engagement actif d’une partie des fondateurs de Bloomr Impulse (le mien, en particulier) dans la transition écologique, enrichi par notre expertise en accompagnement du changement et soutenu par un réseau de coachs eux aussi engagés sur ces sujets.
En parallèle, en 2023, nous avons également effectué notre premier bilan carbone, accompagné par Jérôme Subit.
Cette étape nous tenait à cœur pour garantir une cohérence entre cette nouvelle formation et notre fonctionnement
Résultat : entre une modalité pédagogique majoritairement distancielle, des déplacements en train et transports en commun, du télétravail sans locaux permanents, peu d'équipements et un souci d'aller vers des comportements aussi responsables que possible...l'empreinte est légère (5,9 t eq CO2 par an)
En 2024, nous entendons donc mettre nos dispositifs de formation au service l'accélération des projets de transition écologique des entreprises en démultipliant leur capacité à embarquer les collaborateurs dans une transformation nécessaire et désirable des organisations, d'une façon juste et stimulante pour eux.
Depuis quelques années, je m'engage au sein de The Shifters (collectif de bénévoles qui viennent en soutien du think tank The Shift Project) pour contribuer à la transformation de l'emploi et des compétences.
Dans ce cadre, j’ai écrit un rapport « Transition écologique de l’emploi : un défi individuel et collectif » pour explorer les enjeux que soulève la transformation de l’emploi et des compétences en termes d’accompagnement des trajectoires professionnelles et d’adaptation de la formation. Il est accessible ici.
J'ai également cocrée, avec Lisa Castor, le Mural de la Transition de l'Emploi, un atelier pour sensibiliser et réfléchir à la transformation nécessaire de l'emploi et des compétences et aux défis qu'elle soulève.
En introduction de cert article, une interview pour Les Acteurs de la Compétence(1ère fédération des entreprises de formation) dans laquelle j'évoque le rôle central de la formation pour accompagner le changement des métiers.
Notre formation dédiée leur permet de comprendre les enjeux écologiques dans leur globalité et leur impact sur l'entreprise, et d'identifier les priorités et les leviers pour s'engager activement et concrètement dans les transformations nécessaires de l’organisation.
